Nuland, Mc Carthy &... FUCK PARIS ! Rock & Roll attitude
!
"Fuck Paris", pourquoi ce titre énigmatique pour illustrer cette
réflexion sur les déconvenues de Paul Mc Carthy, concepteur de
"produits artistiques", le 16 octobre dernier, lors de l'installation
de son "Tree", Place Vendôme, pour le démarrage du dernier opus de la
Fiac extra-muros ?
Personnellement, je pense que Mc Carthy est un bon artiste. Et
permettez-moi cette digression, je le comparerais volontiers aux
bassistes de certains groupes de Métal, qui tiennent tout le groupe en
jouant au fond du temps impulsant ainsi à cette musique hurlante, une
sensualité déroutante. Au registre musical, ils donnent le groove et
malgré leurs gueules patibulaires tatouées, leurs rictus grimaçants et
leur gesticulations quelques peu psychotiques et hallucinatoires, il
n'en reste pas moins que ces musicos' hors pair sont de véritables
virtuoses.
Chacun dans son registre.
Revenons donc à Mc Carthy. Ce n'est pas un métalleux, mais il y
a
quelque chose de musical dans ses œuvres, du ciselé, comparable au jeu
arpégé de ces bassistes et peut-on dire, dans l'usage élaboré
des gammes pentatoniques mineures propres à ces musiciens. Mc Carthy
est un bosseur qui ne ménage
pas sa peine pour avoir donné des "oeuvres" gesticulatoires,
iconographiques et esthétiques qui me permettent cette analogie
musicale. Pour les profanes, si le métal peut paraître scatologique
dans son apparent désordre, particulièrement dans sa déclinaison
industrielle, dans ses tentatives scéniques scabreuses et
horrifiques, l'on est tenté de faire le parrallèle entre le dégueulis
de décibels métalloïdes et le dégueulis plastifié de Mc Carthy tel
qu'exposé
place Vendôme. Chez les mettaleux, il y a une tradition du scatologique
et de l'horreur accompagnée de violences scéniques théâtralisées, comme
ce fut particulièrement le cas avec les Plasmatics de Wendy O'Williams
en leur temps. Pensons aussi à Slipknot. L'esthétisme de Mc Carthy a
quelque chose de celui de Wendy O'Williams. Or, si l'esthétisme de Mc
Carthy s'accompagne d'une dimension scatologique, dans l'esthétisme de
Wendy O'Williams, le contenu est d'essence "eschatologique".
L'eschatologie est également présente chez Mc Carthy, mais
dissimulée derrière un contenu sanguinolent et merdeux. Travail de
plasticien me direz-vous, mais avec des nuances... Et la comparaison
s'arrête là. Pour situer plus ou moins Mc Carthy dans un seul cadre
esthétique, ayons d'abord à l'esprit que cet artiste contemporain est
Américain. Son esthétisme est propre à l’eschatologie étasunienne que
l'on retrouve d'ailleurs partout, autant dans la musique que dans les
différentes expressions artistiques, particulièrement marquées dans le
registre strict de ce pays en perdition où le désordre et le profit
font preuves de loi. Place Vendôme, Mc Carthy nous offre du Mc
Carthy, mais l'on se pose dès lors la question de se demander quelles
sont ses responsabilités idéologiques dans le choix de
cette pièce très spéciale, à fortiori située place Vendôme, elle même
située en France, au coeur de l'Europe. Je ne peux dans le cadre
géopolitique étasunien actuel, m'empêcher de faire le rapprochement
avec le fameux "Fuck UE" de Nuland. Ce "Fuck UE" hypocrite et sournois
qui se voulait discret, fit en un tour de main, le tour de la planète à
la vitesse du pixel, grâce, dit-on aux services secrets
russes qui ont intercepté en février dernier une conversation
téléphonique entre Victoria Nuland et l'ambassadeur états-unien à
Kiev, Geoffrey Pyatt, les deux complolant allègrement quant aux
modalités du coup d'Etat qu'ils préparaient en Ukraine. Non ! ce
rapprochement entre l'oeuvre artistique de Mc Carthy et le Fuck UE de
Nuland ne peut être tout à fait fortuit. Car tous les évènements
majeurs qui se passent sur la planète sont liés entre eux pour former
un magma nauséabond et ont leur propre cheminement, bien souvent
hors du contrôle de la volonté humaine, mais bien entendu, téléguidés
par des individus ou des groupes cooptés par le besoin, soit
d'engendrer un égrégore, soit d'incorporer subtilement dans le mental
humain des notions propres à soutenir des intérêts et des visées bien
spécifiques et spécieuses. Nous avons là ingénierie sociale à grande
échelle et force est de constater le rapprochement et le continuum
d'une politique du désastre qui nous échappe tant, mais qui se trouve
dans tous les détails, même les plus innocents en apparence comme une
oeuvre d'art, par exemple.
Quoi ? Me direz-vous ? Qu'est-ce qu'un godemiché planté sur une
place peut avoir de lien avec la politique étrangère étasunienne? Je
m'explique : les Etats-Unis dans leur volonté de déstructurer
l'ensemble de la société des humains consolident autant que faire se
peut, leurs injections virales tous azimuts et l'art n'est bien sûr,
pas en reste. L'égrégore consistant pour une partie de la population de
ce pays à participer, de près ou de loin, passivement ou activement, à
cette entreprise de déstructuration, de déshumanisation, de
désorganisation du reste du monde pour pérenniser leur hégémonie
planétaire en perte de vitesse, directement menacée par ceux qui
refusent les diktats d'une financiarisation unipolaire de la planète.
Bien que Mc Carthy soit un bon artiste, par un sens aigu de la
description crue de l'état de la société dans laquelle il vit, son
travail devient problématique quand, par un jeu d'inversion
conceptuelle perverse, il se met au service d'un système déstructurant.
Il serait naïf de croire que cette installation, Place Vendôme soit
purement l'oeuvre candide d'un Béotien. Cet homme est bien trop
impliqué dans le système oligarchique très fermé pour prétendre, face
aux antagonismes et comme
il a tendance à le faire pour se dédouaner de la vulgarité de la
démarche, à un étonnement ingénu. Le symbole veut bien dire ce qu'il
veut dire et il me parait absolument faussaire de sa part, un 16
octobre de surcroît, d'avoir monté un ..."Sapin de Noël" !
D'ailleurs nous nageons en plein phallocratisme éducatif : nos
instances dirigeantes prétendant que les cours d'éducation sexuelle à
nos bambins en maternelle et avant l'âge de raison, sont un "bienfait
pour l'enfant", et prétendre également que le vaccin contre le virus
papillon préserverait la santé des enfants de sexe féminin avant leur
puberté relève de l'ignominie. Que d'attaques et d'offenses contre le
Peuple !
La saillie scatologique de Nuland n'a, à l'époque et chez les
dirigeants français et européens, ému personne. Aucun d'entre eux !
Rien ! Quelques molles protestations dans quelques pays européens que
je suppose pour la forme. Car l'injure faite aux peuples d'Europe par
Nuland, est grave dans son essence.
Alors, quelles implications politiques plus qu'artistiques,
peuvent donc avoir nos dirigeants dans ce type de décision et de
dérision, d'orner la place Vendôme, centrale, parisienne, capitale de
la France, d'un pays européen, d'un engin qui en gros voudrait dire :
-- allez vous faire enc... ?
Mc Carty, se fait-il, à coups de millions, l'horripilant
complice de cette mascarade horrible dans ses arcanes, celles qu'un
pouvoir oligarchique absolu exerce sans vergogne sur le citoyen et dans
les implications sombres de cet absolutisme contre le bien commun?
Ou alors, le jeu est-il encore plus pervers ? Provoquerait-on le
peuple par des formulations explicites et déstructurantes pour mieux le
diaboliser ensuite au non de la liberté d'expression, pour mieux lui
assener son arriération, son manque de culture, d'ouverture, de
tolérance, et le mettre dans une position d'inconfort inouï, d'anxiété
chronique ? Et cela, à bien y réfléchir, se retrouve à tous les niveaux
de l'architecture sociétale. La volonté d'humilier, de décérébrer et
d'infantiliser est aujourd'hui arrivé à un tel niveau de vilénie que l'oligarchie
n'hésite plus, avec la complicité d'artistes issus eux-mêmes du peuple,
en les soudoyant à coups de millions, à nous injurier en place publique
et à grande échelle avec un cynisme incommensurable.
Après la casse programmée des classes moyennes et
ouvrières, des
acquis du Conseil national de la résistance, après avoir installé une
junte fasciste en Ukraine et financé des partis explicitement Nazi dans
les pays baltes et un peu partout ailleurs, après un délitement induit
et dextrement organisé du lien social, après avoir réécrit
l'histoire de la résistance en la
minorant au possible, voila que l'Oligarchie, cette ploutocratie
arrogante et verbeuse nous Enc.. sur la place publique nous disant que
nous devons accepter cela au nom de l'Art Contemporain !
Mc Carthy est certainement un bon artiste et comme les bassistes
de certains groupes de métal, il a tenu la mesure, modum tenere, il a joué sa
partition au fond du
temps et maîtrisé sa cadence, il a bien tenu l'ensemble orchestral des
années durant, jusqu'au moment où la tension est montée pour lui aussi,
où les tempi se sont
dangereusement accélérés,
ici et maintenant, à Paris même et Place Vendôme. Mais c'est alors
qu'il n'a pas cru bon de regonfler son "Tree", de reprendre son souffle
pour redonner corps à sa sarabande. Contrairement aux musiciens qui
n'ont pas le droit à l'erreur dès qu'ils ont mis le pied sur la scène,
parce qu'ils ne sont pas seuls et que sans une des voix la musique
boîte, lui en bon artiste plasticien individualiste et rogue c'est
permis de quitter son pupitre, de quitter lâchement la scène, chose
impensable pour un musicien, sans aller au bout de la logique
déstructurante qu'il avait mise en œuvre avec la complicité des
services
culturels parisiens, avec nos contributions généralisées et avec le
cynisme enculatoire du sens commun et du peuple, propre au mutant
étatsunien et à nos intellectuels dévoyés.
Mc Carthy est un bon artiste dans l'aspect de la chose. Cela en
fait un manipulateur hors pair au service d'intérêts discutables,
mais
faute d'aller au bout de sa logique et d'avoir laissé la substance
contredir la forme, il en devient un pantin pathétique. Ou alors,
aura-t-il toujours été et depuis ses débuts ce manipulateur et offert
sa critique de la société au service de l'argent et du pouvoir ?
Quid du destin que s'est personnellement et en toute conscience,
délibérément réservé Wendy O'Williams... ?
La morale de cette histoire est que la politique oligarchique
étasunienne, qui n'a pas su
s'inscrire dans l'Histoire mais a benoîtement considéré qu'écrire un
présent perpétuel, mais si fugitif et fugace, pouvait se constituer en
une civilisation. Avec l'ambition affichée d'être un guide universel,
mais dont les manifestaions sont de plus en plus violentes, ils vont de
bévues en
déconvenues et une fois de plus l'arrogance se dégonfle comme une
pitoyable baudruche et peu importe comment celà c'est réellement passé
et par
qui... Personne, pas même un Mc Carthy, pas même une Nuland, pas même
la supplétive du système oligarchique Fleur Pellerin pour la
regonfler....
Thierry Cheverney. 17/10/2014